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En Italie, toutes les dates de la tournée de Sfera Ebbasta sont complètes. Sans exception. Avec la sortie de son deuxième album Rockstar, le “trap king” italien s’est assuré un statut de plus grande star de l’histoire du rap transalpin. Le voilà donc à la tête d’une nouvelle scène hip-hop en Italie, et en passe de placer le pays sur la carte mondiale du rap. Mais ça ne lui suffit pas. En ligne de mire pour le Milanais ? L’Europe. Et le reste du monde.

Sfeeracover

L’homme est un phénomène. Un phénomène qui s’explique en chiffres, d’abord. Deux semaines après sa mise en vente, le premier album de Sfera Ebbasta, Rockstar, est déjà double disque de platine en Italie. Une première. Le jour de sa mise en ligne, Spotify engrange huit millions d’écoutes, et ses onze morceaux envahissent alors l’ensemble du “top titres” national.

Sfera Ebbasta est aussi un phénomène pour les yeux, Les gens m’aiment pour ma musique, mais aussi pour mon lifestyle affirme le jeune Italien de 25 ans. Un “lifestyle” affiché dans chaque apparition publique, largement symbolisé par l’uniforme officiel de Sfera : une combinaison imprimée de flammes. Des cheveux teints en rose. En cette fin février, Sfera Ebbasta se livre à une tournée de promotion dans toute l’Europe. Et en profite aussi pour passer une tête en studio. J’ai plusieurs sessions d’enregistrement pour des collaborations avec quelques rappeurs français, hier j’ai posé ma voix sur un remix de ‘Mwaka Moon‘ de Kalash par exemple.”

Sa ville à lui, c’est Milan. Ou plutôt le quartier de Cinisello Balsamo, ou Ciny. Un endroit bien différent des favelas mais pas tout à fait comme un centre-ville situé aux abords de Milan dans le Nord du pays. Une périphérie un peu morne comme on en trouve partout en Europe à qui il rend souvent hommage d’un C formé avec son pouce et son index. Dès 2013, la zone périurbaine est secouée par les tournages récurrents de clips et les punchlines crachées par le jeune rappeur, rassemblées dans la première mixtape Emergenza Mixtape Vol. 1 . Sfera rêve de les défendre à l’occasion de la grande messe hip-hop du nord italien, chaque année à Milan, une grand fête est organisée par Hip Hop TV, avec tout un tas d’artistes. C’est aussi là que j’ai rencontré Charlie Charles. Charlie Charles n’était personne à l’époque, mais aujourd’hui, ce producteur est connu comme le Dr. Dre du rap transalpin.

En 2018, le hip-hop n’a plus de territoire. A New-York, ASAP Rocky fait par exemple du rap de Houston depuis 2013 tandis que le californien YG s’inspire des rythmiques de la Nouvelle-Orléans depuis maintenant quelques années. Surtout, l’émergence de la trap comme genre musical global a définitivement enterré la notion de frontière ou de bastion historique. Partout aux États-Unis ou en Europe, les numéro 1 des charts sont maintenant ceux qui savent conjuguer le plus habilement la formule internationale auto-tune/trap. Et si la barrière de la langue entre les pays européens a longtemps été un obstacle, elle semble désormais sur le point de s’affaisser. En Espagne, Afro Juice 195 copie-colle par exemple l’afro-trap de MHD tandis que le français Kekra puise dans le grime anglais. Sur son album, Sfera Ebbasta invite l’allemand Miami Yacine, l’anglais Tinie Tempah, l’italien DrefGold, sans oublier Quavo et Rich The Kid ou du portoricain Lary Over. 

Sfera lean

“Je veux travailler avec des rappeurs français, allemands, anglais et faire quelque chose comme aux États-Unis, une grande scène où tout le monde travaille ensemble. Évidemment, c’est plus difficile en Europe car chaque pays a son propre langage. Mais les quartiers de Milan et ceux de Marseille sont les mêmes. Les gens y ont la même histoire, ils écoutent la même musique, ils rêvent des mêmes montres et des mêmes voitures”, résume la star italienne.

SferraSmoke

Voici une interview réalisé par le média francais Trends qui va vous permettre également de vous faire une idée plus précise du personnage.

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